Rôle du soufre dans la production de colza

Le soufre influence non seulement la quantité de protéines, mais aussi la qualité, à travers la synthèse des acides aminés qu'il contient (cystéine et méthionine). Ces acides aminés sont également les précurseurs des co-enzymes et glucosinolates.

Ces derniers sont essentiels, car ils aident le colza à résister aux maladies et parasites. Toutefois, s'ils sont présents en trop grande quantité, les tourteaux fabriqués à base de cette huile seront impropres à la consommation par les animaux monogastriques. La variété « 00 » actuelle a une teneur en glucosinolates comprise entre 8 et 15 μmol/g par graine.

En raison du rôle central de l'azote et du soufre dans la production de protéines, il existe une relation étroite entre l'apport de ces deux nutriments au sein de la plante. Des taux élevés d'azote peuvent causer des carences en soufre si l'apport est insuffisant. À l'inverse, l'absorption de l'azote est plus efficace moyennant un apport adéquat en soufre.

Plusieurs études réalisées dans des champs et des serres ont montré que le soufre augmente l'efficacité de l'apport en azote. Le colza étant très demandeur en soufre, il existe pour cette culture une corrélation significative entre l'azote et le soufre.

Les niveaux de soufre dans l'atmosphère diminuent, le taux de dépôt moyen étant actuellement de seulement 10 kg/ha/an. Le soufre est très mobile dans le sol, davantage que l'azote. Il est donc facilement lessivé, notamment dans les sols sablonneux légers et dans les zones ayant subi de fortes averses.

Une carence en soufre atteint d'abord les jeunes feuilles, car ce nutriment n'est pas très mobile au sein de la plante, et se traduit par une décoloration des feuilles. Plus tard, au moment de la floraison, elle devient visible sur les pétales, lesquels se mettront à pâlir ou à blanchir.